Les résidences de l’Atelier
Depuis 2009, dans une politique et une dynamique d’accueil pour jeunes artistes, l’Atelier organise un concours annuel ouvert à des artistes internationaux. Il leur est proposé d’approfondir un projet personnel qu’ils traduiront notamment dans une des techniques de l’art de l’estampe. Les infrastructures de l’Atelier sont gratuitement mises à disposition durant la durée de leur résidence.
A la fin de leur résidence, les artistes sont invités à montrer leur travail lors d’une exposition collective organisée au sein d’espaces d’art genevois (Ferme de la Chapelle en 2011, Musée de Carouge en 2012, Halle Nord en 2013, Le Commun en 2014-2015, l’espace PNEU du Vélodrome en 2016, RU aux Acacias 76 en 2018, L’Imprimerie des Arts en 2019). Ces évènements confirment l’intérêt croissant pour le multiple contemporain.
La dernière exposition « Impressions II » a eu lieu du 2 mai au 31 août 2024, à l’Atelier.
Les résidents 2025:

Diptyque de la série « Inland Kingdom », 2023 © Damien Caumiant
DAMIEN caumiant
Le travail de Damien Caumiant est une exploration du lien entre le territoire et ses représentations imaginaires. Il explore un lieu, en définit ses contours, puise dans son histoire, sa géographie, ses mythes et ses croyances. Il s’approprie le potentiel narratif d’un espace pour le définir sous une forme nouvelle.
Son dernier projet, « Inland Kingdom », plonge au cœur du passé colonial de l’île de La Réunion, en particulier sur l’histoire de la fuite des esclaves vers les montagnes intérieures de l’île (le marronnage). Malgré l’impact significatif de cette période sur le développement insulaire, peu de traces matérielles subsistent.
En cheminant à travers ses sentiers intérieurs, Damien Caumiant révèle un paysage figuré où la nature, habitée de présences et de symboles, défie l’amnésie des lieux. Cette démarche donne naissance à de nouveaux paysages et matières qui reconstruisent un territoire singulier.
Originaire de Belgique, Damien Caumiant a obtenu un bachelor en arts visuels à l’Institut Saint-Luc de Liège et a poursuivi avec un master à l’École de Recherche Graphique de Bruxelles. Il a travaillé comme photographe à Bruxelles et ailleurs. En 2019, il a publié sa première monographie « Construire un feu » aux éditions Yellow Now.
Karine Deluz
Karine Deluz (1995) vit et travaille à Genève. Elle est diplômée d’un Bachelor et d’un master en arts visuels à la HEAD-Genève.
L’intime et le quotidien sont au coeur de sa pratique. Son travail s’articule autour de la peinture, du textile, de l’écriture et d’impressions manuelles, comme la linogravure ou le monotype. Elle expérimente et élabore un langage pictural qui prend essentiellement vie sur draps de lit. Elle joue avec les codes du domestique à l’aide de ses peintures installatives. En explorant les espaces intimes du foyer, elle aborde des thématiques comme la sexualité, le monde onirique, le chagrin, l’amour et plus récemment, la protection et le care.

Vue d’exposition, La goutte qui fait déborder la baignoire, ©Danny Leal

Bumpy’s slug, 2019
Flora Mottini
Flora Mottini est une artiste suisse née en 1985. Sa pratique artistique se façonne autour de petites histoires imaginaires en forme d’îles. Elles flottent tels des baba au rhum regroupés dans le lagon d’un même archipel, celui qu’elle nomme fuluwatu.
Installations gonflables, sculptures molles, surfaces lisses de l’aluminium anodisé, multiples risographies ou encore fragments de textes imagés, ses pièces s’articulent autour de la notion d’immersion, de paysage et d’horizon — comme un espace poétique à travers lequel il s’agirait d’apprendre à naviguer.
Au travers d’une atmosphère étrangement psychédélique, ces paysages empreints d’un champ chromatique flamboyant nous invitent avec douceur sur les berges surréalistes d’une réalité peuplée par le spectre docile des rêves.
Suan Müller
L’imaginaire auquel Suan Müller donne corps résulte de la mise en tension du désenchantement, comme postulat de l’hyper-rationalité de la civilisation moderne, et l’élan mystique d’une pensée primitive. Derrière le voile, alors que le merveilleux aurait pu être le dernier refuge pour l’esprit anxieux du désastre annoncé, les cendres de l’oubli sont à l’oeuvre déjà. Mais dans ce long crépuscule des idoles, il s’obstine à montrer quelques restes de magies, folklores oubliés et mythes enfouis sous les oripeaux de l’âme sauvage, comme les reliques d’une enfance perdue.
Le trait, geste primitif, constitue le premier moment de son travail. Du paléolithique à l’anthropocène le support devient entre-monde, où s’étendent les errances d’un bestiaire mélancolique. Puis surgissent des naïvetés enfantines, comme derniers remparts avant la ruine. Dans les tressaillements de la nuit, Suan tire les fils de la tragédie qui se joue devant nos yeux. Et dans cette sauvagerie, théâtre étrange, avec tous ses masques, l’humanité effleure à la surface de la terre.

Naïvetés 1, Monotype, 24 x 34 cm, © Suan Müller

Openingstijdens, gravure, 2022
elias Njima
Elias Njima (n.1994) vit et travaille à Genève. Après une formation de graphiste au CFPA Genève, il part en 2014 à Amsterdam et obtient un bachelor en Arts visuels à la Gerrit Rietveld Academie en 2018. Aux Pays-Bas il développe un language pictural mélangeant des influences locales et contemporaines qu’il voit de près et côtoie, avec d’autres provenant de ses pays d’origines laissés derrière, en se concentrant sur la recherche d’une espèce d’étrangeté familière. Depuis son retour en Suisse à la fin de l’année 2020, il décline également sa recherche dans le domaine de la sculpture, notamment de la céramique.
Son travail a été exposé aux Pays-Bas (Galerie Ron Mandos), au Danemark (Galleri KANT) et en Suisse (Gallery Ann Mazzotti, Espace Labo, Zabriskie Point…) entre autres.
Gabrielle Rossier
Elle explore l’univers des formes et des mouvements naturels, à travers diverses expérimentations et techniques variées autour de la matière. L’aléatoire devient son guide, la peinture réaliste, son refuge, et trouve finalement son geste dans la danse changeante de ces expressions.

« In the clouds I see faces », livre d’artiste, aquatinte sur papier washi, 146×83 cm
Matthildur Valfells
Matthildur Valfells (née en 1999) est une artiste islando-suisse principalement basée à Berlin. Depuis ses débuts dans la photographie et à travers ses études à la Kunsthochschule Berlin Weißensee, elle a élargi sa pratique comprenant désormais une variété de médiums tels que des livres d‘artistes, la peinture ou la gravure.
Que ce soit dans la chambre noire ou sur une plaque de métal, Matthildur recherche l‘énigmatique. Attirée par le mystère, la confusion, la contradiction, ses œuvres sont pleines de secrets, parfois même inconnus d’elle-même.
ANAïs Youssefi
Anaïs Youssefi est une architecte d’intérieur suisse et française basée à Genève, dont le travail adopte une approche sensible de l’architecture, principalement inspirée par la nature.
Diplômée de la HEAD – Genève, elle a enrichi son parcours académique avec un an et demi d’Erasmus à Kyoto, où elle s’est spécialisée dans le travail artisanal du bois et la peinture traditionnelle japonaise. Cette immersion au Japon, marquée par la découverte de matériaux anciens et par une harmonie unique entre architecture et nature, a profondément influencé sa vision créative.
Son projet, intitulé Reliquats, explore la valorisation des bois rejetés ou considérés comme « imparfaits ». En mettant en lumière les défauts et les irrégularités du matériau, Anaïs crée des œuvres qui célèbrent l’authenticité et la singularité du bois. Ce projet reflète sa volonté d’adopter une approche durable et respectueuse des ressources locales, tout en renouvelant notre perception des « imperfections ». À travers ses œuvres, elle aspire à raconter des histoires inspirées par ce matériau vivant, tout en questionnant les notions de beauté, de défaut et de résilience.

Monotype, morceau de bois rongé par les verres à bois, trouvé sur un tas de déchets, © Anaïs Youssefi