Les résidences de l’Atelier
Depuis 2009, dans une politique et une dynamique d’accueil pour jeunes artistes, l’Atelier organise un concours annuel ouvert à des artistes internationaux. Il leur est proposé d’approfondir un projet personnel qu’ils traduiront notamment dans une des techniques de l’art de l’estampe. Les infrastructures de l’Atelier sont gratuitement mises à disposition durant la durée de leur résidence.
A la fin de leur résidence, les artistes sont invités à montrer leur travail lors d’une exposition collective organisée au sein d’espaces d’art genevois (Ferme de la Chapelle en 2011, Musée de Carouge en 2012, Halle Nord en 2013, Le Commun en 2014-2015, l’espace PNEU du Vélodrome en 2016, RU aux Acacias 76 en 2018, L’Imprimerie des Arts en 2019). Ces évènements confirment l’intérêt croissant pour le multiple contemporain.
La dernière exposition « Impressions » a eu lieu du 28 avril au 2 juin 2023, à l’Atelier.
Les résidents 2023:
Aude Barrio
Aude Barrio vit et travaille à Genève. Elle est membre de la maison d’édition Hécatombe et participe aussi à l’organisation du Monstre Festival.
Actuellement, elle se partage entre réalisation de bandes dessinées (Calhau dans l’espace pour le journal Le Courrier; Vroum Vroum, Collection RVB) et projets collectifs (Hécatombes Collectives). Elle s’intéresse à la musique expérimentale et réalise une série de projets autour du rapport son/dessin (avec nur et l’Ensemble Batida, notamment). Elle anime également des ateliers de microédition tout public (Atelier mini-édition).

Vroum Vroum, Collection RVB, 2022

De la série « L’extinction des feux » (détail) – Photogravure gaufrée sur papier baryté – 28×40 cm
© Xavier Bauer
Xavier Bauer
Produire un certain état du visible, c’est là toute la visée des différents procédés qu’élabore Xavier Bauer. La posture est celle du chercheur et de l’inventeur, à la différence que chez lui la technique a pour but le détour, voire une forme de ralentissement.
Chaque nouveau procédé détermine les conditions d’émergence des images tout en soustrayant une part du visible. Animées par ce double mouvement d’effacement et de surgissement, ses images sont natives et évanescentes à la fois.
Dans tout son travail on retrouve la question de la trace, de l’empreinte et du double. Précaires et vacillantes, ses images nous reviennent comme le lointain écho de ce qu’elles ont été, affirmant leur statut de visible en sursis.
Xavier Bauer est diplômé de l’école supérieure des beaux-arts de Genève (actuelle HEAD). Son œuvre figure dans la collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève et dans diverses collections privées.
David Diaz
David Diaz est un artiste colombien qui vit à Genève. Il a développé sa pratique artistique aux États-Unis, où il a vécu pendant près de vingt ans. Son vocabulaire visuel s’appuie sur différents supports tels que la photographie, les arts numériques, la sculpture et surtout la gravure. David Diaz a obtenu son bachelor beaux-arts à l’université de Tampa, puis son master beaux-arts à l’université du Texas à Arlington, où il a dirigé le département de gravure de 2017 à 2022. Aujourd’hui, ses recherches portent sur les liens entre technologie et gravure, technologies émergentes, animation, fabrication numérique et pratiques durables des ateliers d’art.
Le travail de David Diaz inclut les concepts de mémoire, d’identité, et d’appartenance à travers l’observation d’éléments naturels et de symboles culturels ainsi que leur dynamisme et leur interconnectivité. Souvenirs collectifs générationnels et souvenirs individuels sont conceptualisés afin de reconstituer la nature de ces expériences et comprendre comment elles apportent clarté et nouvelles perspectives à l’existence que nous partageons. Dans cette démarche, David Diaz redéfinit les limites des technologies émergentes et celles de la gravure traditionnelle, générant de nouvelles façons d’étoffer son vocabulaire visuel. Ainsi, il crée à travers chaque œuvre un tout supérieur à la somme de ses parties.

Hoja de Pepino. 2022. Serigraph. 46 cm x 64 cm
MArine de dardel
études d’architecture à l’École Polytechnique Fédérale de Zürich (MSc ETHZ) et de programmation numérique à la Haute École d’Art de Zürich (ZHdK). Passionnée par la littérature gothique, le film noir, la poésie et la science-fiction, sa pratique mêle texte, code, image et montage pour créer des mondes singuliers ; fascinée par la cybernétique et le potentiel des nouvelles technologies, se plaît à imaginer des fantasmagories mêlant le réel au possible, parfois à la limite du cauchemar.
Isabelle Klaus
Depuis la fin des années 90, Isabelle Klaus, plasticienne, mène une pratique artistique intuitive, transformant son expérience de vie en matériau conducteur pour sonder le monde. Les éléments de réalité qui captent sa curiosité, et parfois sa fascination, sont appréhendés comme autant de bribes de réalité dont il s’agirait de faire siennes.
Que ce soit par l’utilisation de mediums tels que la photographie, la peinture, la vidéo, ou l’installation, ses pièces interrogent les stéréotypes féminins, abordent les questions des appartenances culturelles et leurs canons esthétiques tout en questionnant la fiabilité du regard.
Ici elle projette de réaliser une micro-édition alliant texte et image à partir d’un matériel photographique et textuel accumulé au printemps 2020 sur le thème des frontières closes.

Ferrotype réalisé avec B. Versluis, 12 x 17 cm, 2020

34x26cm techniques mixtes (linogravure, gypsographie, typographie, peinture, collage)
Julie Lagrand
Imprimeuse polytechniques (gypsographie, linogravure, typographie, sérigraphie, tampon, pochoir…) et multisupports (papiers, tissus, acétate, murs…), Julie Lagrand produit de la matière depuis l’an 01 dans une foule d’ateliers durables et éphémères entre le sud-ouest de la France et Genève.
En parallèle de son travail d’imprimeuse et au sein de projets collectifs (théâtre de rue, danse, performances), elle utilise un rétroprojecteur afin de mettre en lumière et en très grand format des images composées de tirages de gravure à l’encre grasse sur acétate, de chablons et de typons sérigraphiques.
Ces dernières années, la création d’espaces scéniques, d’installations performatives ainsi que la vente de spiritueux viennent compléter son travail graphique.

« Soeurs hospitalières », extrait de l’édition « Vies »
Johanna Martins
La pratique de Johanna Martins tourne autour de multiples médiums. La photographie, avec laquelle elle capture différentes textures du monde et dont elle brouille l’échelle afin de les décontextualiser et de les rassembler. Les interventions in-situ, dans lesquelles elle entre en dialogue avec les données physiques de l’espace comme l’altération de la matière dont elle souligne la présence. Et finalement, sa pratique de la peinture dans laquelle elle joue également des ressemblances entre les matières et ce qu’elles évoquent.
L’esthétique du Wabi-Sabi est ce qui résume le mieux son rapport aux choses. Elle est attirée par la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes. Les moments fugaces de lumière et les objets ou les surfaces usés par le temps.
Plus récemment, la découverte de la gravure lui a ouvert un nouveau champ des possibles sur son rapport aux matières et plus particulièrement au monde minéral.
Julien Roby
«Je poursuis une pratique expérimentale qui me conduit plus ou moins librement à la rencontre des signes. Les images qui se précipitent emportent avec elles mes questionnements conjoncturels à la perception et à la représentation. Seulement voilà, les procédés d’impression ont ceci de particulier qu’ils inversent parfois le sens des choses. Il est alors utile de bien distinguer la gauche de la droite pour ne pas perdre le nord dans ce cheminement qui mêle désir de compréhension et désir de faire signe. Mais les accidents qui en découlent parfois peuvent être à l’origine de découvertes extraordinaires. Dans ces moments d’émerveillement, je projette audacieusement d’entreprendre une étude approfondie du temps qui s’écoule, avec le dessein d’en faire son portrait. Il s’ensuit alors un dilemme moral : ma curiosité m’encourage à effectuer le report du dessin sur une plaque de cuivre et d’engager tout ce bazar sous la presse, tandis que la prudence m’invite à interrompre l’expérience subito. »