Les résidences de l’Atelier

Depuis 2009, dans une politique et une dynamique d’accueil pour jeunes artistes, l’Atelier organise un concours annuel ouvert à des artistes internationaux. Il leur est proposé d’approfondir un projet personnel qu’ils traduiront notamment dans une des techniques de l’art de l’estampe. Les infrastructures de l’Atelier sont gratuitement mises à disposition durant la durée de leur résidence.

 

A la fin de leur résidence, les artistes sont invités à montrer leur travail lors d’une exposition collective organisée au sein d’espaces d’art genevois (Ferme de la Chapelle en 2011, Musée de Carouge en 2012, Halle Nord en 2013, Le Commun en 2014-2015, l’espace PNEU du Vélodrome en 2016, RU aux Acacias 76 en 2018, L’Imprimerie des Arts en 2019). Ces évènements confirment l’intérêt croissant pour le multiple contemporain.

 

La dernière exposition « Impressions II » a eu lieu du 2 mai au 31 août 2024, à l’Atelier.

 

 

Les résidents 2024:

Aude Barrio

Aude Barrio vit et travaille à Genève. Elle est membre de la maison d’édition Hécatombe et participe aussi à l’organisation du Monstre Festival.

 

Actuellement, elle se partage entre réalisation de bandes dessinées (Calhau dans l’espace pour le journal Le Courrier; Vroum Vroum, Collection RVB) et projets collectifs (Hécatombes Collectives). Elle s’intéresse à la musique expérimentale et réalise une série de projets autour du rapport son/dessin (avec nur et l’Ensemble Batida, notamment). Elle anime également des ateliers de microédition tout public (Atelier mini-édition).

 

odobarrio.blogspot.ch
instagram.com/aude_barrio/

Vroum Vroum, Collection RVB, 2022

De la série « L’extinction des feux » (détail) – Photogravure gaufrée sur papier baryté – 28×40 cm
© Xavier Bauer

Xavier Bauer

Produire un certain état du visible, c’est là toute la visée des différents procédés qu’élabore Xavier Bauer. La posture est celle du chercheur et de l’inventeur, à la différence que chez lui la technique a pour but le détour, voire une forme de ralentissement.

 

Chaque nouveau procédé détermine les conditions d’émergence des images tout en soustrayant une part du visible. Animées par ce double mouvement d’effacement et de surgissement, ses images sont natives et évanescentes à la fois.

 

Dans tout son travail on retrouve la question de la trace, de l’empreinte et du double. Précaires et vacillantes, ses images nous reviennent comme le lointain écho de ce qu’elles ont été, affirmant leur statut de visible en sursis.

 

Xavier Bauer est diplômé de l’école supérieure des beaux-arts de Genève (actuelle HEAD). Son œuvre figure dans la collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève et dans diverses collections privées.

Diptyque de la série « Inland Kingdom », 2023 © Damien Caumiant

DAMIEN caumiant

Le travail de Damien Caumiant est une exploration du lien entre le territoire et ses représentations imaginaires. Il explore un lieu, en définit ses contours, puise dans son histoire, sa géographie, ses mythes et ses croyances. Il s’approprie le potentiel narratif d’un espace pour le définir sous une forme nouvelle.

 

Son dernier projet, « Inland Kingdom », plonge au cœur du passé colonial de l’île de La Réunion, en particulier sur l’histoire de la fuite des esclaves vers les montagnes intérieures de l’île (le marronnage). Malgré l’impact significatif de cette période sur le développement insulaire, peu de traces matérielles subsistent.

 

En cheminant à travers ses sentiers intérieurs, Damien Caumiant révèle un paysage figuré où la nature, habitée de présences et de symboles, défie l’amnésie des lieux. Cette démarche donne naissance à de nouveaux paysages et matières qui reconstruisent un territoire singulier.

 

Originaire de Belgique, Damien Caumiant a obtenu un bachelor en arts visuels à l’Institut Saint-Luc de Liège et a poursuivi avec un master à l’École de Recherche Graphique de Bruxelles. Il a travaillé comme photographe à Bruxelles et ailleurs. En 2019, il a publié sa première monographie « Construire un feu » aux éditions Yellow Now.

David Diaz

David Diaz est un artiste colombien qui vit à Genève. Il a développé sa pratique artistique aux États-Unis, où il a vécu pendant près de vingt ans. Son vocabulaire visuel s’appuie sur différents supports tels que la photographie, les arts numériques, la sculpture et surtout la gravure. David Diaz a obtenu son bachelor beaux-arts à l’université de Tampa, puis son master beaux-arts à l’université du Texas à Arlington, où il a dirigé le département de gravure de 2017 à 2022. Aujourd’hui, ses recherches portent sur les liens entre technologie et gravure, technologies émergentes, animation, fabrication numérique et pratiques durables des ateliers d’art.

 

Le travail de David Diaz inclut les concepts de mémoire, d’identité, et d’appartenance à travers l’observation d’éléments naturels et de symboles culturels ainsi que leur dynamisme et leur interconnectivité. Souvenirs collectifs générationnels et souvenirs individuels sont conceptualisés afin de reconstituer la nature de ces expériences et comprendre comment elles apportent clarté et nouvelles perspectives à l’existence que nous partageons. Dans cette démarche, David Diaz redéfinit les limites des technologies émergentes et celles de la gravure traditionnelle, générant de nouvelles façons d’étoffer son vocabulaire visuel. Ainsi, il crée à travers chaque œuvre un tout supérieur à la somme de ses parties.

Hoja de Pepino. 2022. Serigraph. 46 cm x 64 cm

34x26cm techniques mixtes (linogravure, gypsographie, typographie, peinture, collage)

Julie Lagrand

Imprimeuse polytechniques (gypsographie, linogravure, typographie, sérigraphie, tampon, pochoir…) et multisupports (papiers, tissus, acétate, murs…), Julie Lagrand produit de la matière depuis l’an 01 dans une foule d’ateliers durables et éphémères entre le sud-ouest de la France et Genève.

 

En parallèle de son travail d’imprimeuse et au sein de projets collectifs (théâtre de rue, danse, performances), elle utilise un rétroprojecteur afin de mettre en lumière et en très grand format des images composées de tirages de gravure à l’encre grasse sur acétate, de chablons et de typons sérigraphiques.

 

Ces dernières années, la création d’espaces scéniques, d’installations performa­tives ainsi que la vente de spiritueux viennent compléter son travail graphique.

Flora Mottini

Flora Mottini est une artiste suisse née en 1985. Sa pratique artistique se façonne autour de petites histoires imaginaires en forme d’îles. Elles flottent tels des baba au rhum regroupés dans le lagon d’un même archipel, celui qu’elle nomme fuluwatu.

 

Installations gonflables, sculptures molles, surfaces lisses de l’aluminium anodisé, multiples risographies ou encore fragments de textes imagés, ses pièces s’articulent autour de la notion d’immersion, de paysage et d’horizon — comme un espace poétique à travers lequel il s’agirait d’apprendre à naviguer.

 

Au travers d’une atmosphère étrangement psychédélique, ces paysages empreints d’un champ chromatique flamboyant nous invitent avec douceur sur les berges surréalistes d’une réalité peuplée par le spectre docile des rêves.

Bumpy’s slug, 2019

Suan Müller

L’imaginaire auquel Suan Müller donne corps résulte de la mise en tension du désenchantement, comme postulat de l’hyper-rationalité de la civilisation moderne, et l’élan mystique d’une pensée primitive. Derrière le voile, alors que le merveilleux aurait pu être le dernier refuge pour l’esprit anxieux du désastre annoncé, les cendres de l’oubli sont à l’oeuvre déjà. Mais dans ce long crépuscule des idoles, il s’obstine à montrer quelques restes de magies, folklores oubliés et mythes enfouis sous les oripeaux de l’âme sauvage, comme les reliques d’une enfance perdue.

 

Le trait, geste primitif, constitue le premier moment de son travail. Du paléolithique à l’anthropocène le support devient entre-monde, où s’étendent les errances d’un bestiaire mélancolique. Puis surgissent des naïvetés enfantines, comme derniers remparts avant la ruine. Dans les tressaillements de la nuit, Suan tire les fils de la tragédie qui se joue devant nos yeux. Et dans cette sauvagerie, théâtre étrange, avec tous ses masques, l’humanité effleure à la surface de la terre.

Naïvetés 1, Monotype, 24 x 34 cm, © Suan Müller

Openingstijdens, gravure, 2022

elias Njima

Elias Njima (n.1994) vit et travaille à Genève. Après une formation de graphiste au CFPA Genève, il part en 2014 à Amsterdam et obtient un bachelor en Arts visuels à la Gerrit Rietveld Academie en 2018. Aux Pays-Bas il développe un language pictural mélangeant des influences locales et contemporaines qu’il voit de près et côtoie, avec d’autres provenant de ses pays d’origines laissés derrière, en se concentrant sur la recherche d’une espèce d’étrangeté familière. Depuis son retour en Suisse à la fin de l’année 2020, il décline également sa recherche dans le domaine de la sculpture, notamment de la céramique.

 

Son travail a été exposé aux Pays-Bas (Galerie Ron Mandos), au Danemark (Galleri KANT) et en Suisse (Gallery Ann Mazzotti, Espace Labo, Zabriskie Point…) entre autres.

Gabrielle Rossier

Elle explore l’univers des formes et des mouvements naturels, à travers diverses expérimentations et techniques variées autour de la matière. L’aléatoire devient son guide, la peinture réaliste, son refuge, et trouve finalement son geste dans la danse changeante de ces expressions.
Elle s’inspire d’un…
Galet ou d’un caillou, du cristal, d’une feuille ou d’un feuillage, de l’eau en mouvance ou figée dans la glace…
À travers la transparence et les différentes couches, de lignes et de textures organiques, des nuances et des dégradés…
Gardant comme toile de fond d’inspiration, l’art zen, le tarot de Marseille et les impressions encrées de Rorschach.
Gabrielle Rossier, architecte EPFZ, travaille sur divers projets au croisement entre l’art, l’artisanat et l’architecture, notamment à Genève pour Least – Laboratoire écologie et art pour une société en transition. Elle cocrée des installations artistiques avec le collectif Facteur et travaille avec la-clique&co sur l’identité de la nouvelle ligne de métro lausannois.